15 décembre 2008
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Je suis en
train de faire la "correction" de la retranscription du Journal d'Ariane Grimm. Surtout, cela est important, ne laisser passer aucune faute.... Et je lis... relis plutôt, ce qu'elle écrivait à 15
ans:
Je suis tellement triste que je ne peux même pas m'imaginer le bonheur. Je sais pas ce qui pourrait me faire revivre. Je suis
fondamentalement triste. Je veux pleurer. Merde. Qu'est-ce qui va pas? Je tourne en rond. Impossible de sortir de ce déses. Courage, Ariane. Je ne supporte plus mon nom. L'année dernière, j'avais
commencé à l'aimer quand ça allait mieux. J'avais une super réputation. «Ah! C'est toi Ariane?!» Les mecs voulaient sortir avec moi. Trois quand même! Alors peinard. Là, c'est : «Ariane...». Ce
prénom me déplaît. C'est moi. Je m'aime. Je voudrais être en double et me consoler. Pourquoi suis-je refusée? Courage, Line.
"Dur dur", comme elle l'écrit parfois. Oui! C'est difficile d'avoir 15 ans! Difficile de sourire, de s'aimer... d'être aimé des autres aussi! Il en faut du courage, de l'énergie...
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journal intime
10 décembre 2008
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17:20
Tout n'est pas que pessimisme et tristesse dans le
journal d'Ariane Grimm. Dans le même cahier que celui dans lequel vous avez lu ma dernière intervention - si vous lisez mon blog, chers Visiteurs - elle écrit (cahier de mémoire n°15
"Copper"):
"Vraiment, ce journal est formidable. Ce travail terrible à faire seule. C'est dingue. Et je suis fière d'y arriver à peu près. C'est tellement difficile. Quand
je relis Copper, je suis étonnée de trouver des analyses, des choses aussi exactes. Je suis terriblement intelligente: pouvoir trouver tout ça à 15 ans.
"Finalement, je préfère cette vie de patachon, pleine de hauts et de bas (souvent très bas!) et comprendre tout ça, plutôt qu'une vie peinard, sans problème, sans se poser de questions. Mais mon
cerveau dans une autre peau sera toujours aussi malheureux. De tout, c'est ma situation que je préfère. Ma beauté, le fric, ma chambre, etc. Mais putain, qu'est-ce que je souffre!
"Pourquoi être comme ça?"
... Pourquoi? Sans doute parce que, comme le petit Antoine Doinel du film de Truffaut : "Les quatre cents
coups", Ariane Grimm n'a pas eu la sécurité affective dont chaque enfant a besoin pour devenir adulte... Pas facile d'être parents...
Gisèle Grimm
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journal intime
6 décembre 2008
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Ariane Grimm a raconté sa vie dans son
journal... toute sa vie...
A 15 ans, dans "Copper", son cahier de mémoire n°15 (on trouve ce cahier dans "LA FLAMBE, journal intime d'une jeune fille" publié chez Belfond en
1987), elle écrit dans un moment de grande tristesse:
Je me suis rendu compte. Si je suis dans cet état, c'est pas seulement à cause des échecs de cette année.
C'est que depuis ma toute petite enfance, ça allait mal.
J'ai de très mauvais souvenirs de tout mon passé. L'angoisse, les cris, les conflits avec tout le monde, les échecs. J'ai en
fait jamais vécu de moments longtemps agréables. L'école, c'était le cauchemar. Pas d'amie, une angoisse terrible.[...]
Rassurez-vous! Dans sa toute petite enfance, elle a aussi été très heureuse. La preuve, au même âge (1 an et demi) :
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journal intime
30 novembre 2008
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Ariane Grimm a rencontré Sophie
Marceau en 1982 dans La Boum n°2. Elle avait 15 ans, le même âge que la jeune comédienne. Au sujet de cette rencontre qu'elle attendait avec impatience, Ariane écrit
dans son journal... avant la rencontre (Cahier de mémoire n°15- Copper):
"[...] Il y a quelqu'un dont je rêve tout le temps, c'est Sophie Marceau. Je ne sais pas
bien pourquoi. Dans la vie, je pense à elle juste comme ça... Quand il y a un article, je le dévore, mais c'est
tout. Et puis, la nuit, je rêve que je lui parle, qu'elle est près de moi. Cette nuit par exemple, elle était avec une autre comédienne (je ne l'aime pas tellement), je lui disais bonjour
pour la première fois et elle parlait avec sa copine !
J'étais rejetée. Je me sentais seule. C'est le reflet de mon enfance. Ça fait d'ailleurs longtemps que je n'avais pas eu ce genre
d'impression. Dire que je vais rencontrer cette fille! C'est absolument super ."
Hélas, ce ne fut pas pour Ariane un grand moment de bonheur... Mais vous pourrez voir quelques secondes de cette rencontre dans le film réalisé par Roland Allard en 1998, dans lequel on la voit danser et chanterBonjour petit Cooper (lien).
Il est passé sur Arte dans une soirée-théma sur "le journal intime". On le trouve dans
le site consacré aux écrits d'Ariane: cahiers de mémoires, premiers journaux, BD, lettres, histoires illustrées et même
bibliographie des études qui lui sont consacrées: www.arianegrimm.net (lien)
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28 novembre 2008
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Ariane Grimm, née en 1967, a écrit un
"JOURNAL INTIME". Journal intime... berk! Ce mot, elle le refusait : Elle appelait son journal : "MES CAHIERS DE
MÉMOIRE" (ICI)
On lui avait fait remarquer qu'elle était bien jeune pour écrire ses mémoires. Elle s'obstina : il s'agissait bien pour elle de ses "mémoires" quand elle écrivait
ses impressions, ses colères, ses états d'âme, ses amours et même le compte-rendu de ses journées d'écolière.
Alors, on peut se poser une grave question : Si Ariane Grimm avait eu 15 ans au début des années 2000.... aurait-elle continué à tenir ses cahiers de mémoire avec cet interdit: "La personne qui lira ce journal sans
la permission de son propriétaire ne sera pas hors de danger" ? Ou bien aurait-elle eu un blog QUI PEUT ÊTRE LU PAR LA TERRE
ENTIÈRE? Horreur!!!
C'est vrai !!! Dans un blog, que reste-t-il de l'intime ??????????
Gisèle Grimm
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journal intime
22 novembre 2008
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Je vous ai déjà parlé du petit
Antoine Doinel des Quatre Cents Coups de François Truffaut.
Puis de François, son frère spirituel de «
l’Enfance nue » de Pialat,
et aussi d'Ariane Grimm/lien, la très jeune fille qui a tenu son journal dans « La flambe », en 1987.
Je viens de découvrir un 4ème enfant .... pas heureux, c'est le moins que l'on puisse dire.... et dans un film (une fois de plus) :
Libero, film italien de Kim Rossi Stuart (2006). Le petit garçon s'appelle Tommi : Il a 11
ans.
Jacques Morice, le critique de Télérama, écrit : "Ce n'est pas
l'amour qui manque ici, mais la manière de le transmettre, de le canaliser... Dans cette famille, chacun exprime son amour de manière confuse, impudique ou envahissante [...] Tommi tente de
surnager en petit homme non pas maltraité mais dangereusement exposé.
Cela fait douloureusement penser à ce qu'Ariane Grimm a vécu et écrit
dans son journal : "La flambe, journal intime d'une jeune fille" chez "J'ai lu" - et malheureusement "épuisé".
On parle sans cesse de "La Crise"... Mais ce que vivent des enfants...
n'est-ce pas très douloureux aussi?
Gisèle Grimm
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16 novembre 2008
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18:10
Je suis allée hier matin à la
"Matinée du Journal" organisée par l'Association pour l'Autobiographie: Journal et correspondance.
Thème passionnant, vous l'imaginez : Ariane a tenu son journal à partir de l'âge de 7 ans et demi et, en plus, a écrit des lettres... pratiquement chaque jour.
Pour illustrer ce thème, voici ce qu'on trouve dans ses Cahiers de Mémoire:
1. La lettre qu'elle s'écrit à elle-même et que vous voyez ci-contre.
2. La lettre que sa mère lui avait écrite trois ans plus tôt et qu'Ariane a collée sur son cahier.
3. Le mot du prof de gym signalant la mauvaise conduite d'Ariane pendant le cours d'Education Physique (dont il a été question dans "L'Enfance nue" de Pialat (lien), il y a un mois
environ).
4. La lettre - collée au cahier - qu'Ariane n'a pas envoyée à sa mère...
5. La lettre qu'elle a écrite à sa mère directement sur le cahier (avec envoi de la copie-carbone).
6. La lettre qu'Ariane écrit à son double : Line. "Ma petite Line, tu t'emmerdes ...."
Pas de doute : Le thème "Journal et correspondance", Ariane avait de quoi l'illustrer (on trouve TOUT dans le site /http://arianegrimm.net/
Rassurez-vous ! Les conférenciers : Françoise Simonet-Tanant et Michel Longuet nous ont appris
aussi pas mal de choses sur le sujet. J'en reparlerai.
Gisèle Grimm
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11 novembre 2008
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Il y a
quelque temps, j'ai retrouvé une photo de la Grand-mère d'Ariane Grimm sur laquelle on voit 3 enfants. Il y a deux petites-filles : celle de gauche (la plus petite) est la grand-mère d'Ariane,
elle a 10 ans. Entre les deux fillettes, on voit un petit garçon. D'après mes calculs, il est né en 1885. Il avait donc 20 ans à la guerre de
1914...
Je ne sais rien de lui... Mais aujourd'hui, 11 novembre, je ne peux m'empêcher de penser à lui. Il a l'air
vraiment en bonne santé... Sûrement, il est parti pour la guerre. Qu'est-il devenu? Flute! Cela me fait de la peine. C'est pour cela que je vous montre cette photo. Un petit hommage, comme ça, en
passant. Difficile de ne pas avoir la gorge serrée.
Gisèle (Grimm)
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9 novembre 2008
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(...) Ah! Petit
Copper, que je suis contente de t'avoir trouvé. Je pourrais fumer, boire, me camer, prendre systématiquement du féca, plus jamais de sport, plus jamais t'écrire, mon chéri, et j'en serais au
point du suicide! Je ne me suiciderais pas mais je raterais mes études sans me fendre pour autant. Je deviendrais une pauv'fille. Mon chéri Copper, je t'écris, et avec mon courage, je sors
d'une torpeur gigantesque. Je fais face, j'affronte. C'est atroce. Je me bats. (...) Cahier de mémoire n°15 "Copper" : Entrée du 2 septembre 1982. Ariane a 15 ans.
Pourquoi une telle citation? Pour montrer qu'Ariane Grimm, petite fille, puis jeune fille mal aimée... qui n'avait pas connu les bienfaits d'une "affection sécurisante" - pour employer le langage
de Boris Cyrulnik ou de Françoise Dolto - a su trouvé une issue à la révolte qu'elle clame chaque jour avec fureur : écrire, hurler, rebondir grâce à son journal.
Est-ce parce qu'elle a su trouver cette autre issue qu'aujourd'hui encore, depuis 1993, ses écrits sont objet d'études /génétique et autobiographie 8 -
Ariane Grimm/ pour ne citer que la dernière étude?
Boris Cyrulnik appelle cela : "La résilience".
Gisèle Grimm
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journal intime
3 novembre 2008
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19:43
"Françoise Dolto a pressenti et a été la première à
s'inquiéter des pressions énormes de réussite que les parents fantasment aujourd'hui sur l'éducation de leurs enfants" écrit Catherine Portevin dans le Télérama de cette
semaine.
Vite! j'ai eu envie d'illustrer cet article:
- A propos de ses lectures, Ariane Grimm, à 16 ans, écrit dans son journal : " La lecture m'emmerde en général. Je me force depuis deux mois à lire le IIIème Reich de William Shirer. J'en suis à la page 50. Il
me reste 800 pages seulement." Heureusement, au crayon rouge et en marge, elle rajoute :
"Juin 1983: je lis un max. Je préfère notamment Dostoïevsky et Maupassant."
Eh oui!!! Le père d'Ariane, féru d'histoire, voulait que sa fille fasse connaissance de "La Montée en puissance et la Chute du
Troisième Reich", gros bouquin jugé "trop long et massif" par certains critiques lors de sa sortie en1960.
Résultat: la jeune fille a été privée de lectures "valables" pendant quelque temps car il était évident que l'obligation qui lui était faite de lire les 850 pages
relatant les tout petits détails de l'Histoire de l'Allemagne nazie ne pouvait la passionner, elle qui n'avait - heureusement - pas connu la guerre.
Dolto a raison : les énormes pressions de réussite qu'exercent les parents sur leur progéniture sont inquiétantes!!! Ariane, dans son journal, semble en avoir beaucoup souffert (Ariane Grimm - Journal intime d'une jeune fille, J'ai
lu,1988).
G
isèle Grimm
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