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24 août 2008 7 24 /08 /août /2008 12:14
"Nous adorons nos enfants et nous les ennuyons", écrit dans son journal une diariste du début du siècle passé: Marguerite de Saint-Marceaux dont le Journal,1894-1927, a été édité chez Fayard en 2007. J'ai lu hier matin cette phrase... douloureuse pour les mères, dans l'avant-dernier numéro de la "LA FAUTE À ROUSSEAU", revue de l'Association pour l'Autobiographie (février 2008 - n°47).

Cela m'a fait bondir! Mais bon sang, c'est vrai! Ariane Grimm n'a-t-elle pas abondamment illustré ce propos dans son journal?! Honte à moi, je ne m'en étais pas rendu compte!

Pour me punir de ce manque de clairvoyance, voici deux extraits (on pourrait en citer  d'autres!) du journal d'Ariane - édité sous le titre "La FLAMBE, JOURNAL INTIME D'UNE JEUNE FILLE" chez Belfond, en 1987

Vendredi 9 juillet 1982 :  Je suis à Houlgate et je suis sortie avec un copain. Grimm sait que je dois le voir ce soir. Exprès, elle me propose d'aller au cinéma, au restaurant, alors qu'avant on restait ici. C’est un immense problème. Elle veut toujours que je reste avec elle. Merde. C'est normal que je sorte avec des copains de mon âge. Du coup, je suis culpabilisée de la quitter comme ça. (cahier de mémoire n°14, Banana - 15 ans).

Samedi 22 janvier 1983:   Me voici calme, très calme, heureuse, sereine. J'ai encore des cicatrices. En fait, c'est Grimm qui est à la base de mes problèmes. C'est pratiquement la seule qui m'enlève si souvent ma joie de vivre. Si vous saviez le nombre de fois où j'ai été réduite à néant, où je me suis sentie misérable avec elle. Et c'est rédhibitoire après. Je ne parle plus, je fixe mon regard sur quelque chose et reste dans cet état complètement frustrée et triste. Maintenant, je l'évite, c'est tout. /.../
/.../ Je m'aperçois que la véritable source de mes problèmes, c'est Grimm. C'est à elle que j'en veux. C'est elle la folle. C'est elle qui s'agrippe à moi. C'est elle. (cahier de mémoire n°17, Vanilla - 15 ans et demi)



Heureusement, Ariane grimm n'est pas seule à oser "dire tout, absolument tout" dans son journal.

Gisèle Grimm



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21 août 2008 4 21 /08 /août /2008 10:17
D'où vient ce titre: La Flambe?
 
On trouve ce mot plusieurs fois dans le journal d'Ariane Grimm. Entre autres, dans son Cahier de mémoire n° 15: "Copper" : Elle est en vacances. Elle a 15 ans et désire ardemment avoir une moto mais son père refuse qu'elle en ait une :

7 août 1982: C'est toujours à ça que je pense quand je pense aux bécanes: la flambe. Je me vois déjà frimer à mort à fond la caisse, sans casque, avec mon walkman et mes lunettes glace, bras nus, jean serré, en fonçant comme pas possible. (...) Je doublerai les mecs qui flambent à mon tour! Putain. Pourquoi suis-je privée de ça?

Vous pourrez retrouver ce texte et... tout ce qu'elle a écrit sur sa passion pour les motos... sachant qu'à 18 ans, elle y trouverait la mort... dans "les cahiers de mémoire" du site qui est consacré à son journal et aux BD qu'elle a faites : /www.arianegrimm.net/ (Pour ceux qui ouvre mon blog pour la première fois)

Plutôt que "la Flambe", le journal ne devrait-il pas s'intituler : "Chronique d'une mort annoncée" comme le montre le film "Bonjour petit Copper" (qu'on peut voir également dans le site) ?


Gisèle Grimm


 

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17 août 2008 7 17 /08 /août /2008 18:06
En consultant de nombreux blogs de jeunes sur sky-rock, je me suis aperçu que les jeunes filles raffolaient d'insérer leur photo dans leur blog. Je ne vois pas pourquoi je priverai Ariane Grimm d'un plaisir identique! En attendant de vous annoncer la prochaine mise à jour de son site /www.arianegrimm.net/, je ne vais pas vous en priver non plus.
Au sujet de son apparence physique, voici ce qu'Ariane Grimm écrit dans son journal (cahier de mémoire n°14 "Banana" que l'on trouve dans "La flambe")

   "Samedi 27 février 1982 - Quand je me regarde dans la glace, je suis tellement belle que je me mords, je me pince, je suis amoureuse de moi même. Je me rends compte que la poitrine a aussi une grande importance. J'ai de gros seins. Je suis hyper bien roulée. De partout...
    Hé! Hé! Ça me fait marrer. Avant, je scrutais les photos de Sophie Marceau, j'observais avec envie son visage. Je rêvais d'elle... Toutes ces filles qui m'ont fait rêver! Et là, devant moi, se tient une splendeur. Ce que je suis chouette! Mon physique est mon premier atout. Avant de pouvoir m'affirmer moralement, je me prends au sérieux comme une reine. Même la photo qui est sur la couverture de "Banana "est moche comparée à ce que je suis aujourd’hui."


Lire aussi ce que Marie Bashkirtseff  écrit au sujet de sa propre apparence... Tiens, tiens...
N'est-ce pas à cela que sert un journal? "Se confier, sans être humilié ni tourmenté par la vérité et raconter très simplement sans en rajouter ni passer à la passoire ce que l'on est" (extrait du cahier de mémoire n°15 "Copper"). Mais Marie Bashkirstseff ne dit-elle pas la même chose?


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16 août 2008 6 16 /08 /août /2008 16:32
En colère, tant pis, je vais parler de la mère d'Ariane Grimm! Qui est-ce cette bonne femme dont Ariane Grimm décrit les mauvaises humeurs dans son journal? D'où vient-elle?
En consultant le blog /http://ary666.skyrock.com/ d'une très charmante autre « Ariane »  - ce qu'Ariane Grimm n'aurait pas manquer de faire si elle avait connu skyrock.com à son époque (1977-1983) - j'ai lu que /ary666/ maudit "ce monde pourri" d'aujourd'hui.
Cela m'a énervé!!! Monde pourri? Ah bon? me suis-je dit.
Et comment était le monde en 1950 dans un milieu ouvrier dans le 13ème arrondissement de Paris (voir la photo ci-contre de la maison (en arrière plan) de la mère d’Ariane Grimm).
En colère, j'ai écrit le commentaire suivant dans le blog d’ /ary666/:

G.G., Posté le jeudi 14 août 2008 12:21

Je suis fille d'ouvrier. Je suis une "travailleuse" au sens où Arlette Laguiller emploie ce mot.
J'ai connu la faim, le froid, j'ai ignoré pendant mes 20 premières années, "L'eau chaude" 
pour me laver. D'ailleurs, se laver plus d'une fois par semaine, ce n'était pas envisageable dans mon milieu.
Pourtant, je suis française. Je suis de Paris.
Et aujourd’hui, en 2008, je mange enfin à ma faim. J'ai chaud l'hiver. Je ne travaille plus 48 heures par semaine pour l’équivalent de 150 Euros par mois. J'ajoute qu'à cette époque « bénie », mes camarades "travailleuses" couchaient avec leur patron pour pouvoir s'offrir une paire de bas.

Cela ne se passait ni en Afrique, ni ailleurs qu'en France, mais à Paris (bis). Je ne suis pas une vieille femme impotente: Non! Je fais de l'escalade, je cours, je me suis mise à Internet (grâce à mon premier métier : sténo-dactylo... au salaire, je le répète de 150 Euros par mois... 48 heures par semaine).
Alors, aujourd’hui, Messieurs-dames, le monde est merveilleux, comparé à ce qu'il était il y a seulement 50 ans.
S’il vous plaît, arrêtez de parler de « CE MONDE POURRI »!
Par pudeur pour ceux qui ont connu le froid, la faim, l'humiliation, la vraie misère.


Gisèle Grimm

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12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 16:42
On parle beaucoup en ce moment des jeux olympiques et en particulier du sport et de la science : les liaisons dangereuses. Et je lis: "On gagne ou on perd à cause du mental." Plus loin : "Au lieu de lutter contre les idées noires, ils (les dépressifs) tentent de focaliser leur attention sur d'autres sujets qui finiront par effacer d'eux-mêmes les pensées les plus sombres."

Ariane Grimm, elle aussi, a focalisé dans ses BD (voir ci-contre) son attention pour surmonter la profonde détresse qu'elle exprime dans son journal, détresse dont il n'est pas difficile de connaître la cause : son "mental" n'était-il t-il pas attaqué par des réflexions de ce genre : (je cite un passage de son journal dans La Flambe):

    "Machin parle tout le temps de son pote Arnaud. J'ai l'impression qu'il l'admire vachement! Surtout les filles d'Arnaud... Il paraît que ses trois filles sont toutes les trois les meilleures de leur classe et qu'Arnaud les fait bien travailler. Moi, à côté, je suis nulle.
    Machin m'a dit: «J'ai honte de toi. Je ne parle jamais de toi à Arnaud. » Franchement, j'ai été blessée. On ne peut pas faire de telles comparaisons. Au début, je m'en suis foutu. Ensuite, ça m'a fait mal... A-t-il le droit de me dire ça, à moi, Ariane? Car en fait, pour être comme les filles d'Arnaud, je n'ai plus qu'à bosser! Tandis qu'elles, elles ne pourront jamais être belles comme moi, bien roulées comme moi, intelligentes comme moi, dessiner, écrire comme moi. Vous allez vous dire: «Elle en fait une histoire! Machin a dit ça comme ça. Il n'a pas fait attention !» Justement, ça lui a échappé. Il ne parle pas de mes notes à Arnaud, il a trop honte. J'en suis sûre, bande de connards, c'est ainsi."



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7 août 2008 4 07 /08 /août /2008 11:34
Oui, oui! Il s'agit bien du naturaliste Lamarck dont je vous ai déjà parlé et dont la statue se trouve à l'entrée du Jardin des Plantes (côté Seine - quai d'Austerlitz) et qui impressionnait beaucoup Ariane quand, dans sa petite enfance, nous parcourions ce beau Jardin. Il l'impressionnait au point qu'elle avait écrit un petit article que l'on peut lire ci-contre. Elle avait 7 ans.
A cette époque (celle de ses 7/8 ans), elle s'était aussi attaché à un jeune bouleau devant lequel nous passions souvent : elle l'entourait affectueusement de ses bras, trop fortement peut-être car ce bouleau ne grandit jamais! Il était d'ailleurs le seul arbre dans ce grand jardin qui présentait de tels signes de rachitisme. Ariane s'en inquiétait dans ses lettres et me demandait souvent de ses nouvelles quand elle partait en colo: en PS :



Eh bien, triste nouvelle : ce bouleau, rachitique, c'est vrai... et sur lequel aucune feuille n'était apparue depuis plus d'un an... vient d'être rasé à fleur de terre!  Il m'a fallu deux jours pour en retrouver la trace en frottant avec mes doigts le sol, curieux mélange de microscopiques graviers et de poussière blanche.


Tiens! cela me donne une idée : dans le site arianegrimm.net, pour la prochaine mise à jour, j'incorporerai les lettres d'Ariane dans lesquelles elle fait le point de ses relations avec sa mère. Intéressant.


Gisèle Grimm
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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 12:14
Dans un commentaire, il m'a été demandé "Que veut dire "mater dolorosa" ? J'imagine que ce doit être quelque chose comme mère endolorie" ajoute mon commentateur. Oui, endolorie... et il y aurait de quoi!  Mais...

N'étant pas BAC + 5 (MAIS BAC - 3...)  j'ai voulu connaître  l'origine de ces 2 mots. Et voici ce que dit Wikipédia:

"L'expression vient du premier vers d'un hymne chrétien "Stabat mater dolorosa" qui se traduit par "la mère de douleur se tenait debout" (au pied de la croix)."

J'ai poussé plus loin mes recherches et j'ai trouvé une image qui illuste parfaitement ce qu'est une mère "endolorie" : celle de la mère du Christ au moment de la descente de la Croix dans le film de Pasolini :
"L'Evangile selon Saint Mathieu" : un chef d'oeuvre. (Pasolini avait choisi sa propre mère)

Merci à celui ou celle qui a posé la question : "MATER DOLOROSA?", de m'avoir permis de faire cette petite recherche. J'ajoute, je l'ai dit plusieurs fois, que je ne suis pas une mère "endolorie" mais au contraire, une mère enthousiaste qui se réjouit de rendre sa fille VIVANTE grâce aux écrit et dessins de la jeune enfant que l'on trouve dans le site qui leur est consacré : (lien)

Gisèle Grimm, mère d'Ariane Grimm
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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 13:43
Je vous en ai longuement parlé : eh bien, c'est fait : Les deux BD qu'Ariane a dessinées à 12 ans : « Les camarades de la cabane sous les caméras », et dont l'histoire se passe pendant le tournage d’un film comme dans "La nuit amériaine » que réalisa Truffaut en 1973, sont depuis ce matin dans la NOUVELLE MISE À JOUR du site /www.arianegrimm.net/.

Et CE MATIN..., en écoutant à la radio la 6ème émision sur François Truffaut, je me suis aperçu que la musique du film "Bonjour petit Copper" inspiré du journal d'Ariane, était celle du film "Les quatre cents coups" de Truffaut!!! Roland Allard, le réalisateur de ce "Bonjour petit Copper" avait compris avant moi ce qu'il y avait de commun entre les deux enfants : Ariane Grimm (et la profonde détresse qu'on trouve dans son journal) et le petit Antoine Doinel des 400 coups. J'avais occulté ce fait depuis 1998, date à laquelle le film est passé dans la théma-Arte. La mère d'Antoine et la mère d'Ariane...

Il paraît que Truffaut avait été surpris quand il avait découvert que sa mère avait soigneusement archivé ses cahiers d'écolier... Que penserait Ariane si elle savait...



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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 12:35
Ce matin, sur France Culture (non, non ! je ne suis ni une intellectuelle ni très  «culturelle»), j’ai écouté une émission passionnante sur François Truffaut et ses films. Entre autres : « La chambre verte », film qu'il a réalisé d'après 3 nouvelles d'Henry James dont "l'autel des morts" , "Les Amis des amis" (titres parlants), et au sujet duquel Truffaut écrit : 
Chaque année, il nous faut rayer des noms sur le carnet d'adresses de notre agenda et il arrive un moment ou nous nous apercevons que nous connaissons plus de morts que de vivants ». 

            ... Jusqu'où peut aller le respect et le culte que l'on doit aux morts ?

Je vous l’ai déjà dit, je ne suis pas du tout une matter dolorosa. Je fais ce qui m'a été demandé: une reconstitution de ce qu’Ariane Grimm a écrit et dessiné entre 7 et 16 ans. Par exemple et en rapport avec l’émission écoutée ce matin, deux BD faites à 12 ans, en 1979 : « Les camarades de la cabane sous les caméras », dont l'histoire se passe pendant le tournage d’un film comme dans "La nuit amériaine » que réalisa Truffaut en 1973. 

Truffaut, Ariane Grimm... Toute proportion gardée: deux solitudes pendant l’enfance, même besoin d’archiver, de se servir de sa propre autobiographie pour faire des films ou raconter des histoires.

Aujourd'hui, on peut voir les fims de François Truffaut et on peut aussi voir le film qu'a inspiré le journal d'Ariane :

 "Bonjour petit Copper" réalisé par Roland Allard sur le site /www.arianegrimm.net/. Qu'en aurait penser Truffaut?


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25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 18:15
Je vous ai montré hier l'image du metteur en scène qui arrête une scène: "Non! Non! Stop!", extraite de la BD "Les camarades de la cabane sous les caméras en avant!" qui sera dans quelques jours sur le site /arianegrimm.net/.

Je viens de découvrir que ces "Camarades de la cabane" qu'Ariane avait imaginé n'existent pas seulement en bandes dessinées mais aussi en chanson!

Intitulée (comme il se doit): "Les camarades de la cabane", on peut voir l'image ci-contre dans LES NOUVEAUTÉS DU SITE (dernière mise à jour) : "Ariane écrit et chante ses chansons".  Les paroles sont certes un peu primaires :

"Les CC, les CC, le Club des CC sont des gentils. La nuit, dans le noir, dans le soir, Sylvie...
". Elle fait suite à la chanson que l'on peut entendre et qui se termine ainsi:

"Je suis seule, seule, seule, je suis seule et sans amies"
... On comprend qu'Ariane avait besoin de se créer des amis... 

                                              
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Présentation

  • : autobiographie
  • : Description : Je suis la mère d'Ariane Grimm (1967-1985), dont vous voyez ici la photo. Ariane est une jeune diariste qui a beaucoup écrit et dessiné dès l’âge de sept ans et demi… et jusqu’à dix-huit ans. Après sa disparition dans un accident de moto, j’ai fait publier les dernières pages de son journal chez Belfond (1987), puis « j’ai lu » (1988), et je publie ici ce qu’elle avait précieusement « archivé » et qu’elle appelait ses «œuvres": des pages de son journal que je présente en liaison avec l'actualité, ses histoires inventées ou... qui se sont réellement passées, ses bandes dessinées, ses conseils donnés dans un "livre de potions"... Vous trouverez aussi toutes les actualités concernant cette petite fille "écrivaine" et dessinatrice.
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