Ce matin, j'ai eu le plaisir de lire de jolies choses
dans chacune des voitures dans lesquelles je suis entrée dans le métro parisien. Il y avait même quelques lignes d'un poème d'Aimé Césaire!
ROCK EN SEINE s'appelle cette manifestation : RATP: AIMER LA VILLE.
Intéressée et amusée, j'ai recopié l'un des poèmes affichés... dont je n'ai (ô pardon) pas relevé le nom de l'auteur !!! Peut-être se reconnaîtra-t-il?
Le clocher retentit Sur la fin d'une autre nuit J'ai les yeux qui me tirent La montagne qui m'aspire
Alors pourquoi ne pas vous faire lire le poème qu'Ariane Grimm a écrit dans l'agenda professionnel de sa mère, à 10 ans? C'était en 1977. Le voici:
Dans la nuit,
Le chien abandonné
se met dans le fleuris
Il est très affamé
Il s'endort
Ne ferme qu'un oeil
Rêve de l'or
Couché dans les feuilles
Le lendemain
N'ayant rien à manger
Il a faim... Y'a rien à croquer
FIN
J'ai déjà dit ce que je pensais de la psychanalyse : le plus grand mal. Appartenant à la classe des "travailleurs" (ceux qui n'ont que
leur travail pour vivre - sens que donne Arlette Laguiller à ce mot), ni ma famille, ni moi-même n'avons pensé à recourir à leurs bons soins, faute de temps, faute d'argent et sans doute aussi
parce que trop occupés (le travail, les courses, les enfants, l'intendance sans "aide ménagère") pour nous pencher sur notre nombril. Provoque! Je sais. Malheureusement, à l'instigation de sa belle-mère (2ème épouse de son père), Ariane Grimm a suivi à l'âge de 15 ans (!!!!) une "THÉRAPIE" (!) avec un psychanalyste,
prénommé J.F. dans le journal - que j'ai souvent cité à ce sujet. Voici un autre extrait du Cahier n°14 "BANANA", àpropos de ce J.F. qui "lui a fait
connaître une gêne à cause du silence", alors qu'elle aimerait "qu'il lui parle, lui parle, lui parle"... :
Je suis face au conflit, j'essaie de faire face... Qu' il me dise ce que je dois faire. Je
suis un petit oiseau face aux échecs de la vie. J'ai besoin qu'on me flèche mon trajet, qu'on me tire les rênes. Je me sens petite, je suis petite. J'ai besoin de quelqu'un pour m'aider à tout
surmonter et à prendre exemple. Je sais pas quoi faire. Je me sens encombrante. Je voudrais pas tout à fait disparaître mais devenir de la taille d'un dé à coudre et me blottir des heures dans un
coin, pendant très longtemps, complètement cachée, recouverte de tout...
Chris spe, dans son commentaire, pose la bonne question : "Pourquoi je parle?" plutôt que "A qui je parle?"
Ariane Grimm lui répond dans son journal auquel elle a donné un nom : "Banana". A 15 ans, à la fin d'une longue entrée, elle écrit :
Bon, bye, mon petit Banana. Je me sens un petit peu plus soulagée. Je me sens mieux que si j'avais fait mon devoir de maths à
rendre pour demain matin! Je suis crevée! Hé! Hé! Je voudrais rester avec toi Banana. Bon, salut. I love you.
Alors, à quoi sert un journal papier? Ariane, au même âge, répond dans "Copper":
Ah ! petit Copper. Que je suis contente de t’avoir trouvé. Je pourrais fumer, boire, me camer,
prendre systématiquement du féca, plus jamais de sport, plus jamais t’écrire, mon chéri et j’en serais au point du suicide. Je ne me suiciderai pas mais je raterais mes études sans me fendre pour
autant. Je deviendrais une pauv’fille.
Etvoici ce qu'écrit Philippe Lejeune, spécialiste de l'autobiographie, dans "Un journal à soi" - Textuel - 2005)
:
Il y a des petites filles qui, dans l'urgence et la détresse prennent un cahier, mettent la date, lui parlent et
le cachent.www.arianegrimm.net (gisèle Grimm, mère
d'Ariane)
Oui, c'est vrai, "A qui je parle?"... C'est ce que pouvaient se demander ceux (et celles) qui écrivaient dans le temps leur journal-papier (dit "journal
intime"), avant l'arrivée des blogs et des blogueurs. C'est la question que posait la jeune étudiante (Céline Aguer pour son Master II de Lettres) dans l'article présenté ce mois-ci dans "les nouveautés" du site
/www.arianegrimm.net/
INTERNET - Ariane Papier, Ariane Blog.
Du journal intime au blog : que reste t-il de l'intimité ? Corpus : Le journal d'Ariane Grimm; Blog de
ary666.
Et c'est aussi la question que se posait à 13 ans la jeune Ariane Grimm dans son journal. C'était en 1980. On voit qu'elle s'adresse d'abord au "lecteur" du
journal, c'est à dire à nous, puis à elle-même. Marrant, non?
Vous avez peut-être dû remarquer que[ce
mot]était écrit au stylo bille Or.Pas mal, hein? Vous avez aussi dû voir que, soit je parle de moi à la 3ème personne ou à la
première. N’y prêtez pas attention. Le principal est que vous suiviez.Au fait à qui je parle? Voici une page de mode pour vous distraire. Marrant,
non?
La mort de Michael Jackson fut un évènement si important, si bouleversant que j'ai oublié de vous parler des Nouveautés du site /www.arianegrimm.net/.
Alors voilà : on a fait "Un plan du site"! Impressionnant car l'on voit d'un coup d'oeil une grande
partie du "répertoire" des écrits de la petite fille... et même de la grande fille puisqu'on y a ajouté quelques
fac-similés de ses cahiers de mémoire écrits à 16 ans.
On a mis sur la page d'accueil du site l'Exposition "Le journal d'Ariane" qui, vous le savez, voyage beaucoup à travers la France et même la Suisse: 30 pages que
l'on peut ouvrir et agrandir (voir ci-dessous).
Et l'on a mis aussi l'article de Céline Aguer dans la revue de l'Association pour l'Autobiographie LA FAUTE À ROUSSEAU :"INTERNET Ariane-papier/ariane blog". J'en ai déjà parlé dans mon blog en y répondant sans
ménagement. La preuve : la charmante et talentueuse /http://ary666.skyrock.com/ semble fachée définitivement contre moi!
Vous avez sûrement vu et écouté aussi (je ne vous en avais pas encore parlé) la conférence de Philippe Lejeune (je rappelle qu'il est le grand spécialiste de
l'AUTOBIOGRAPHIE) intitulée: "Le dire et l'écrire" et concerne bien évidemment le journal d'Ariane mais
aussi le film "Bonjour petit Copper" diffusé sur Arte en 1998.
Le mieux, c'est de jeter un oeil (?), non! d'ouvrir plutôt les deux yeux sur : LES NOUVEAUTÉS DU
SITE
"Tu ne peux pas savoir comme j'aime ma Limine!" écrit Ariane à sa mère à l'âge de 10 ans.
A cette âge-là, Ariane a inventé une version féministe de Lucky Luke, avec une cow-girl montant une jument qui s’appelle « Black Beauty » et s'est forgé un double, « Limine », qu’elle dessine sans fin et qui l’accompagnera au long de son adolescence, et s’introduira
même dans son journal.
S'adressant à un lecteur imaginaire, elle écrit: "Vous allez voir Limine petite, plus grande, moyenne, adulte."
Avait-elle imaginé, en dessinant ce double, qu'elle représenterait le grand, le sublime, l'extraordinaire, le fantastique, l'hallucinant MICHAEL JACKSON??????
Gisèle Grimm, mère d'Ariane et grande admiratrice de Michael Jackson
On se plaît à rêver... Et si ces deux enfants précoces se rencontraient? Lui, le jeune homme virevoltant, ivre de musique et de danse... Elle, Ariane Grimm, petite
fille racontant à l'infini des histoires, dessinant des BD, écrivant ses mémoires dès l'âge de 7ans ...
S'ils se rencontraient dans la mort... synonyme de rédemption pour le "King of the pop" et pour la petite-grande dessinatrice-autobiographe... oh!une
minute seulement ! Ce sont des mondes si différents...
Ariane Grimm serait profondément triste si elle pouvait, par miracle, apprendre que Michael Jackson vient de mourir! Comme tous les ados, en son temps, elle
l'adorait. Et tous deux, elle et son frère, faisaient des compétitions de moonwalk et, chacun leur tour, imitaient devant la caméra le merveilleux Peter-Pan-chanteur-danseur. Ariane avait même
réussi à ce que sa mère, très musique classique, adore cet extraordinaire personnage et enregistre (sur K7 VHS) toutes les émissions qui passaient à la télévision !
Oui! triste, triste nouvelle! Voici les deux Grimm : un dessin d'Ariane, admirative, et la photo de son petit frère Mathias:
Gisèle Grimm, admiratrice elle aussi, de Michael Jackson.
Toute petite et jusqu'à sa pré-adolescence, Ariane Grimm vivait avec sa mère dans une relation passionnée et anxieuse. Son premier usage de l'écriture fut d’envoyer
– mot impropre, la plupart de ses lettres étant échangées à la maison – disons plutôt de lui adresser des mots d’amour pour être sûre de garder son affection. On trouve ces PREMIÈRES LETTRES (lien) écrites de 6 à
8 ans, dans le site consacré aux écrits et surtout au journal d'Ariane. Voici la première lettre pour laquelle elle a sans doute été aidée (elle sort juste de Maternelle) : « Maman, est-ce que tu n’es pas triste sans moi ? ». Ensuite, régulièrement, laissés sur la table du petit déjeûner, de nombreux billets d’amour : «Maman, tu es belle, je t’aime », « Souris-moi, ne te fâche pas maman » ... etc. etc. De jolies lettres d'amour...
Mais ne figure pas une lettre écrite à 7 ans et bizarement retrouvée ces jours-ci (25 ans après!):
Maman, je ne t'aime plus. Je retaimerai demain à 3 heures et demi de la journée. Tu peux me faire plein de cadeaux, je t'aimerai pas autant ou alors je t'aimerai
si tu es gentille pendant une heure. Je t'aime quand même(comème). Enfin, tu as quand même(comème)de la chance.
JE T'AIME JE T'AIME
la mère d'Arianne a été
gentille pendant une heure! C'est peu!
Dans la revue de l'Association pour l'autobiographie: La faute à Rousseau, on peut lire un article intitulé :
INTERNET - Ariane Papier, Ariane Blog.
"Chic, me suis-je dit, on parle de ma chère enfant" puisque "Ariane Papier", c'est Ariane Grimm.
Cet article est un COURT comme on dit d'un film de cinéma, d'une formidable étude qu'a faite une étudiante (Céline Aguer) pour son Master II de lettres:
Du journal intime au blog : que reste t-il de l'intimité ? Corpus : Le journal d'Ariane Grimm; Blog de ary666. (Etude que l'on trouve
en PDF sur /www.arianegrimm.net/ dans les "Nouveautés" de novembre 2008 )
Et que lis-je à propos du livre "La flambe, journal intime d'une jeune fille", publication des quatre derniers cahiers d'Ariane
Grimm: "Peut-on de nos jours exalter de la sorte sa vie privée?" ... Certes, Ariane (et surtout sa mère qui a fait publier son journal) a dépassé "les
frontières de l'impudeur" (Sylvette Dupuy : "Derrière les portes closes" dans le même "Faute à Rousseau") en écrivant : J'ai ken [verlan de neak] avec José. C'est la chose la plus belle au monde. Pour la première fois, j'ai
joui. C'est vrai [...] Je n'ai jamais eu un tel moment de bonheur. C'est au paroxysme du bien-être. C'est bon. A ce point, je ne le pensais pas. De tous les plaisirs du monde, c'est celui-ci qui
remporte de très très loin. Même bouffer une glace Bertillon au miel. [...]
Et je me suis demandée si la PUDEUR due à l'auto-censure que s'est, paraît-il, imposée l'Ariane Blog n'était pas due .... peut-être... à une relative absence
de Plaisir et surtout, de Joie à l'exprimer...
La sensualité éclatante d'Ariane Papier est si présente dans chaque page de son journal en dépit de la profonde détresse qu'elle maniffeste qu'on peut se demander
si Ariane Blog avait réellement besoin de censurer une sensualité peu évidente dans son excellent blog : /http://ary666.over-blog.com/ ...
:
Description : Je suis la mère d'Ariane Grimm (1967-1985), dont vous voyez ici la photo. Ariane est une jeune diariste qui a beaucoup écrit et dessiné dès l’âge de sept ans et demi… et jusqu’à dix-huit ans. Après sa disparition dans un accident de moto, j’ai fait publier les dernières pages de son journal chez Belfond (1987), puis « j’ai lu » (1988), et je publie ici ce qu’elle avait précieusement « archivé » et qu’elle appelait ses «œuvres": des pages de son journal que je présente en liaison avec l'actualité, ses histoires inventées ou... qui se sont réellement passées, ses bandes dessinées, ses conseils donnés dans un "livre de potions"... Vous trouverez aussi toutes les actualités concernant cette petite fille "écrivaine" et dessinatrice.
Ce matin, j'ai eu le plaisir de lire de jolies choses
dans chacune des voitures dans lesquelles je suis entrée dans le métro parisien. Il y avait même quelques lignes d'un poème d'Aimé Césaire!
www.arianegrimm.net (gisèle Grimm, mère
d'Ariane)
la mère d'Arianne a été
gentille pendant une heure! C'est peu!
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