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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 18:46

Très beau documentaire hier soir sur France 2, réalisé par Lorène Debaisieux : « Mes parents, leur divorce et moi ». Oui, grave question ! Comment les enfants vivent-ils le divorce de leurs parents ? Je cite « Télérama »:

« En conflit avec sa mère, Ambrine a choisi d’aller à l’internat "pour mieux travailler à l’école". Anoir, enfin, vit tiraillé entre la stabilité d’une famille recomposée et l’absence d’un père... »

 

Ariane avait deux ans quand ses parents se sont séparés. Pour elle, nul souvenir sans doute, sauf le traumatisme inconscient de « l’ atmosphère » qui règnait à la maison pendant les premiers mois de son existence. Mais à 12 ans, comment vivait-elle sa situation d’enfant de parents divorcés ? Elle en parle dans son Cahier de mémoire n°8 (12 ans) :

 

K8-si-jecrivais.jpgSamedi 20 octobre 1979 -

Finalement, je n'aime pas avec des parents divorcés. C'est parce que je ne pourrais pas supporter que mes parents qui se détestent soient ensemble.

D'ailleurs maintenant, je me rends compte: si j'écrivais Vanie et Denis, ce n'était pas pour rien. J'avais 7 et 8 ans quand j'ai écrit les aventures de ces deux enfants, et Vanie aussi avait 7 et 8 ans. Puis Limine, la fille qui raconte ses malheurs, 1011 ans. Comme ce nom était beau, je l'ai gardé pour un cowboy qui est pareil que Lucky Luke, un Lucky Luke féminin: "Limine". Puis, Line qui a 11, 12 et maintenant 13 ans, avec sa grande amie, Gallia, qui est belle et blonde et sa meilleure copine qui s'appelle Sylvie, qui est belle et blonde. Toutes mes héros sont brunes: Vanie, Limine, Line. Je leur fais d'énormes seins.

 


Amis blogueurs, si vous désirez connaître les histoires des personnages dont Ariane nous parle dans son journal, vous pouvez les retrouver dans le lien "AUTOFICTION" du site Ariane Grimm.


Gisèle Grimm, la transcriptrice

 

 

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 21:22

Ça l'aurait blessée!


"Ici, un mot que j’ai écrit à Grimm.  Ça m’a bien défoulé. Je ne lui ai pas donné car ça l’aurait quand même blessée."


Les "injures impardonnables" qu'Ariane a écrites dans ce mot n'ont pas été lues par sa chère maman puisqu'Ariane ne lui a pas donné le mot car, a-t-elle bien précisé dans son journal:

... ça l’aurait quand même blessée.
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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 19:32

Ça va barder ! Pour celles et ceux qui s’en souviennent, il ne s’agit pas d'un film populaire des années 1960 avec un certain Eddy Constantine, star de l'époque qui jouait des rôles d'impassible bagarreur. Non ! Ça va barder ... pour la mère d’Ariane qui s’est permis de lire et même de gribouiller sur le cahier de mémoire de sa fille qui, depuis l’âge de 10 ans, tient un journal et le cache aux yeux des curieux (LIEN).


Saine réaction de la jeune Ariane qui écrivit aussitôt une lettre de colère qu'elle colla sur son journal mais prit gentiment soin de ne pas donner à son impertinente maman :

 

un-mot-pour-grimm.jpgIci, un mot que j’ai écrit à Grimm.  Ça m’a bien défoulé. Je ne lui ai pas donné car ça l’aurait quand même blessée. 

3 déc. (Ariane a 13 ans et demi)

T’es con    (souligné 4 fois)

Allez garde ce mot  dans ton boxon habituel pour aller le montrer à tes copines et René. Allez va te plaindre pauvre folle.
Dorénavent, ton sac, tu vas te le garder. Tu garderas tes soucis pour toi et tes histoires avec ton père, René ou Anémone, tu te les garderas,

Connasse, tu pourras les écrire dans ton cahier de mémoire à toi au lieu d’aller inspecter le mien.

Ariane

3 décembre 1981


Tout n'est pas rose dans la relation mère-fille! A très bientôt mes amis, comme dirait notre chère Nettoue.

Gisèle Grimm, la transcriptrice


 

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 19:08
JEUNESSE
Poème d'Anna de Noailles

Pourtant tu t'en iras un jour de moi, Jeunesse,
Tu t'en iras, tenant l'Amour entre tes bras,
Je souffrirai, je pleurerai, tu t'en iras,
Jusqu'à ce que plus rien de toi ne m'apparaisse!

La bouche pleine d'ombre et les yeux pleins de cris,
Je te rappellerai d'une clameur si forte,
Que, pour ne plus m'entendre appeler de la sorte,
La Mort entre ses mains prendra mon cœur meurtri.

La peur de perdre sa jeunesse, l'effroi de la première ride peuvent survenir très tôt dans la vie d'une femme. Dès le plus jeune âge parfois! Par exemple, quand elle avait 12 ans, la très jeune Ariane Grimm, n'a-t-elle pas écrit à sa mère:

ariane-boulangers-fenetre-12-ans
Maman, je viens de m'apercevoir une chose horrible: j'ai des rides!
Des affreux petits traits qui se plissent affreusement lorsque je ris.
Et même quand je ne ris pas.
De près, on dirait comme... des rides quoi!
Y'a pas de synonyme!



jai-des-rides

Gisèle Grimm, la transcriptrice


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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 21:31
"Nous adorons nos enfants et nous les ennuyons", écrit dans son journal une diariste du début du siècle passé: Marguerite de Saint-Marceaux dont le Journal,1894-1927, a été édité chez Fayard en 2007. Je vous en avais déjà parlé! (LIEN)

Et la preuve! A mesure qu'Ariane grandit, les mots charmants de Ma Mounoute (11 ans), Mon petit Nounouton (13 ans) disparaissent peu à peu. Et à 16 ans, elle n'hésite pas à demander à ce qu'on lui lâche les baskets:

 
3 Août 1983
                              Ibiza (en vacances avec son père)
Chère maman,

   Voilà, j'ai bien reçu tes 2 lettres. Merci bien. Il y a quelque chose que je vois que tu as mal interprété: je ne te demande nullement de m'oublier. D'abord moi, je ne le puis, mais seulement de ne pas penser à moi aussi souvent que tu le dis. Pense à ce que tu fais. Tu sais que tu me reverras en septembre et c'est tout. Sinon, on ne s'en sort pas à penser aux autres.

   Je vais te raconter ce que je fais : j'ai presque fini
"voyage au bout de la nuit": super.
   J'ai réussi à faire du monoski. C'est absolument génial. [...]

   [...] Grosse Papoute, je t'embrasse très fort.
      Ariane

                              ariane sortie école.16 ans


 

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 19:54
Je poursuis laborieusement l'archivage des écrits de ma chère enfant. Et je découvre des lettres que j'avais oubliées et qui révèlent les petits problèmes qu'Ariane et moi avions affrontés à l'époque, problèmes qu'elle évoquait déjà douloureusement dans son journal en 1979: VOL DE TABLETTE DE CHOCOLAT (LIEN). Et patatras!  Voici le mot qu'elle a laissé sur la table avant de partir pour l'école. C'était au printemps 1980. Ariane avait 13 ans:


lettre-jenevolerai-par.jpgMon petit Nounouton,

          (je rentre vers 6-7)
Donne-moi des tiquets de métro. Je ne rentre pas ce soir. Je vais au BHV avec Karen.

Je te jure, je te promets, je te donne ma parole d'honneur que je ne volerai(s) pas.

   BBB le petit aiglon




On remarquera que la mère d'Ariane est devenue "mon petit nounouton" et non plus "ma mounoute" comme dans la lettre d'amour du précédent article. Ariane grandit, c'est sûr! 


Gisèle Grimm, la transcriptrice


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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 00:19
On discute beaucoup ces temps-ci sur l'existence ou non de l'instinct maternel. "Aliénant et culpabilisant pour les femmes, le mythe de l'instinct maternel se révèle ravageur pour les enfants, ..." aurait écrit Elisabeth Badinder dont je partage en général la plupart des idées. Phrase tronquée, c'est certain et hors de son contexte.
Personnellement, j'ai ma petite idée sur la question : L'instinct maternel, en tant que mère, je l'ai vraiment eu, au point qu'il m'a permis de vaincre mon égoïsme et ma paresse (oui oui!). Mais si toutes les femmes n'ont pas la chance ou la malchance de posséder ce fameux instinct, les petits enfants, eux, ont un immense instinct d'amour pour leur mère, si marâtre soit-elle.

Ariane n'est sûrement pas le seul enfant qui ait écrit
à sa mère une lettre d'amour:
lettre-cest-ma-souffrance-1978.jpg

Le 11 mai 1978
Ma mounoute,
Je t'aime, je t'aime à la folie, je ne pense qu'à toi et au ski. Dans la vitesse je n'ai pas peur parce que je suis assurée, sinon je skierais à une allure lente et j'aime bien qu'on me regarde.
Je serais parfaitement heureuse si tu étais là. Je rêve de toi, je pleure, je suis triste parce que tu me manques ma Nounoute. J'ai besoin de toi. Je voudrais me jeter dans tes bras, t'embrasser des milliards de fois, comme je t'aime ma noute, c'est ma souffrance. Comme je t'aime. Je m'amuse beaucoup à l'hotel. Je rêve tout le temps de toi, je t'aime terriblement.
Ta poune qui t'adore.





Gisèle Grimm,la transcriptrice
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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 17:50
Etre adolescent, ce n'est pas facile! Comme beaucoup d'ados sans doute, Ariane est en plein désespoir pour une réprimande de son père ou parce qu'elle rate une semaine de vacances! Et quand un flirt ne l'a pas regardée à la sortie de l'école, là, elle est au bord du suicide...

Cahier de mémoire n° 13 « Fauves » :

fin-de-K13-fauves.jpgMardi 29 décembre 1981 -

Hum. Franchement, je m’emmerde sur terre. Au début, jamais je n’aurais pensé à me suicider, mais là, l’idée m’a effleurée plusieurs fois.

Maintenant, jamais je n’en serai capable.

D’ailleurs, ce serait trop bête. Mais je m’emmerde quand même.

J’aimerais avoir 2 paires de chaussures : bottes bleues et escarpins dorés à hauts talons.

                  Ariane


Mercredi 17 février 1982 -

[…] Je déplore quelques chose. Comme j’ai commencé le Fauves, je le termine… C’est-à-dire malheureuse…

Le trafic de ce matin a été arrêté à cause d’un suicide. J’aurais aimé pleurer avec cette personne et qu’on se console mutuellement. Je ne me suiciderai pas.

Il faut que je profite de ma vie. Pour l’instant, c’est atroce. Et je lutte, je fléchis… je relutte… je retombe. Mais j’essaierai d’y arriver, Fauves, fais-moi confiance. Je suis courageuse. J’y crois et pourtant si j’avais un revolver… mais j’essaye…

        Ariane

Sait-on jamais?  

     (C'est la dernière entrée du cahier de mémoire n°13 Fauves (LIEN)

 

 

- Gisèle Grimm, la transcriptrice

 





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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 19:42

La question du port du voile ne se posait pas dans le temps jadis.  On n’y pensait pas pour la bonne raison qu'aucune femme, en France tout au moins, ne "portait le voile" , sauf aux   enterrements, un grand voile noire qui couvrait le visage, pour ne pas montrer ses larmes sans doute.  «Jadis », pour moi, c’était autour des années 1970-75-76, au temps de la grande vague féministe qui balaya la France. 


Or, en poursuivant l'archivage des écrits d'Ariane, ma chère enfant,  j'ai retrouvé la lettre que je lui avais adressée de Grèce, pays dans lequel mon travail m'avait expédiée, et qui concernait justement le fameux "voile islamique"!  En la lisant, j’ai pu mesurer mon degré d’ignorance à l'époque:


Vathi-Gythion, le 23 novembre 1976                           

 

Ma petite fille chérie,

 

Depuis dimanche soir, j’ai pensé à toi car je suis arrivée à Vathie-gythion après un long voyage. [........]  Ici, il n’y a pas de voiture, pas une seule. C’est incroyable. Ce matin, j’ai vu quatre paysannes qui cueillaient des olives. L’une de ces femmes avait une écharpe sur la bouche et le nez, nouée derrière la tête. « Tiens, je me suis dit, elle a peut-être des boutons, comme moi, elle protège son visage! A moins qu’elle ait peur de recevoir des bêtes dans la figure [en cueillant ses olives] ». 

 

En fait, ma chérie, il s’agit tout simplement de ce qu’on appelle une femme voilée : En grèce, en 1976, les femmes agées ne montrent pas leur visage !

Les jeunes ne se laissent plus faire. C’est un peu comme en Espagne où l’on ne pouvait pénétrer dans une église bras nus ! [...]

 

[...] Je t’embrasse,                                       

Ta maman

 

Les jeunes musulmanes, en France, se laissent-elles faire aujourd’hui ? Pas si sûr ! Peut-être couvrent-elles leur visage pour qu’on les remarque. Ça fait toujours plaisir, c’est vrai, de ne pas passer inaperçue, même si les gens ne savent pas qui on est !


Gisèle Grimm, la transcriptrice

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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 19:01
Les gens sont méchants! Mais, remarque Louis-Ferdinand (Céline): «Si les gens sont si méchants, c’est peut-être seulement parce qu’ils souffrent.»

Ariane n'a pas cherché midi à quatorze heures. Elle le clame, elle le crie sans tourner autour du pot dans son cahier de mémoire n°16, intitulé "POP-CORN" (ses 17 cahiers qui ont tous un nom)  :

A-17ans.jpgMardi 19 octobre 1982

Je hais les humains. Ils sont méchants, minables. Vous n'avez jamais remarqué, dès qu'il y a une bagarre, les lâches changent de trottoir, n'aident pas, ou alors ont cette vicieuse envie de regarder perversement le conflit, le scandale, les catastrophes.

Les vieux ne savent pas sortir autre chose que le mot «E-du-ca-tion». Je les emmerde! Ils sont vieux, sans ressource, sans espoir. Quant aux jeunes, ils ont en eux cette envie de détruire. Les auteurs du vandalisme! La méchanceté!

Je vous hais, humains. Vous êtes ignobles, moches, fermés. Je ne trouve pas de satisfaction avec vous.

Ces mecs qui se prennent au sérieux avec leur moto... Mais connards! J'ai qu'à attendre dix-huit ans et voilà. Vous avez juste plus de chance que moi. Je suis super, alors pourquoi me mépriser? Enfoirés. Vous êtes supérieurs?

Et puis cette agressivité sur la route, c'est dément. Jamais un peu de gentillesse. Je ne demande pas de la politesse, je m'en fous, mais de la sympathie.

Et maintenant, parlons des profs. Pauvres merdeux qui finissent fous, exténués... Il y en a toujours un qui me fout des bâtons dans les roues. Ils sont franchement pas très psychologues! Car faut pas décourager les bonnes intentions, ni provoquer des injustices.

Mais merdeux d'humains, méchants, moches et désagréables, je vous emmerde. Minables qui ne comprenez rien! Vous êtes une marmaille infecte sans cœur. Jamais je me laisserai abattre. Je suis la plus forte.

J'essaie de pas m'enfoncer dans cette racaille qu'est l’espèce humaine.

 

 

Gisèle Grimm, la transcriptrice




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Présentation

  • : autobiographie
  • : Description : Je suis la mère d'Ariane Grimm (1967-1985), dont vous voyez ici la photo. Ariane est une jeune diariste qui a beaucoup écrit et dessiné dès l’âge de sept ans et demi… et jusqu’à dix-huit ans. Après sa disparition dans un accident de moto, j’ai fait publier les dernières pages de son journal chez Belfond (1987), puis « j’ai lu » (1988), et je publie ici ce qu’elle avait précieusement « archivé » et qu’elle appelait ses «œuvres": des pages de son journal que je présente en liaison avec l'actualité, ses histoires inventées ou... qui se sont réellement passées, ses bandes dessinées, ses conseils donnés dans un "livre de potions"... Vous trouverez aussi toutes les actualités concernant cette petite fille "écrivaine" et dessinatrice.
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