Les courses. Quand on fait une course, bien sûr, il faut gagner. Alors prenez des forces. Dans un bol, prenez du lait chaud. Ne
surtout pas se forcer. Alors au départ, allez doucement. Ne faites pas attention aux autres qui courent en avant. [...] Ariane Grimm : 8 ans -dans son recueil intitulé: "Potions"
En effet,aujourd'hui à Londres,au départ du marathon,grace au bon conseil d'Ariane Grimm (donné en 1975...),l'Ougandais Stephen Kiprotichest "allé doucement. Il n'a pas fait attention aux autres"...
Résultat : Alors que l'on attendait un nouveau duel entre Kényans et Ethiopiens, il a grillé la politesse aux
meilleurs coureurs des haut-plateaux pour offrir à son pays la 2e médaille d'or olympique de son histoire et clôturer l'athlétisme par une nouvelle page d'histoire - et cela, je le répète, grace au bon conseil d'Ariane Grimm!
Gisèle Grimm, mère d'Ariane (et qui adore les jeux olympiques)
Ah la la!!! Ariane a tout gardé, tout archivé... et tout commenté... Par exemple, dans un dossier intitulé:
"Ce qui concerne
maman"
voilà ce qu'on peut trouver :
"Gisèle(moi, sa mère...)a
toujours eu beaucoup de mal à se contrôler. Elle me criait dessus sans arrêt et ces feuilles prouvent son rappel à une meilleure conduite:"
Punaisée au mur, on peut lire
cette troublante recommandation :
L'agressivité de l'enfant contre les biens, parfois
contre les personnes, est l'expression d'une immense protestation affective contre sa situation.
Ariane Grimm aimait raconter des histoires. Très bavarde, elle en inventait, inventait... ou tout simplement, écrivait dans
son journal ce qui s'était passé:
Juillet 1979: 12 ans:
Comme d'habitude, je sors Tello, le chien de Madame Lacroix, et puis, pour une fois, je me mets à vélo comme ce
chien peut courir très vite.
Mais malheureusement, sur la grande barre du vélo
de course de papa, je ne suis pas bien assise. Le chien me tire sans que j'ai à pédaler, je suis emportée... mais ce chien me tirant trop sur le côté, je vais bientôt tomber dans le
fossé!
Tenant de toutes mes forces la chaîne d'une seule main en criant: “Mathias, je vais
lâcher! Mathias [Le petit frère!], ça tire trop fort!"... en effet, n'ayant pas eu le temps de faire 0 tour de poignet avec la chaîne, je
commence à faiblir, le chien galopant de plus belle...
Allant tomber, je lâcha et le chien bondit en s'échappant.
"Il va aller sur la "grand-route", sur la Nationale! Mathias! C'est horrible!"
Mais j'aurais encore préféré qu'il ait été sur la grand-route car il se dirigea vers
un pré où des taureaux ruminaient tranquillement.
Je serra Mathias contre moi de peur et hurla: "Tello!" Mes larmes commencèrent à couler
d'angoisse.
Les taureaux détournèrent la tête vers Tello pendant que je m'égorgea à crier
son nom. Mathias et moi restaient sur la route au tournant, trépignant d'impuissance aux taureaux qui maintenant se levaient.
"Oh! regarde! cria-je horrifiée, les taureaux commencent à se lever vers Tello et à
l'encercler!" Surtout le marron, "la terreur des hommes, expliquait Eric, le plus terrible des taureaux", était en tête.
Je fus horrifiée.
Le chien continuait à courir... les taureaux derrière.
Je fus sur le point de croire que le chien allait revenir sur moi, les taureaux et les
vaches courant derrière, mais il préféra poursuivre la poursuite que de revenir vers moi...
Le bétail galopant se rapprochant de Tello, il sauta au champs voisin et longea la
clôture de sa plus grande vitesse.
Je courus à toute vitesse pour coincer le chien à l'angle du pré.
Afin de ne pas passer un dimanche sans parler un peu de son journal, en voici une petite page (du journal d'Ariane Grimm
bien sûr):
Mercredi 31 juillet
(1982):
Je roulais à vélo et puis je me disais:
« Putain! quelle vitesse. Si j'avais une bécane, vous vous imaginez la flambe! Tiens, il n'y a pas de voiture, profitons-en pour tourner
d'un seul coup sans freiner! »
Et VLAM! Une caisse me saccage, me renverse sur la chaussée. Je suis traînée sur
le trottoir sous les regards de tous les passants. C'est atroce. Je sens que j'ai un truc cassé tellement j'ai mal. C'est intolérable. Je râle de douleur. Une auréole gigantesque tache mon fut’
blanc. Le conducteur m'aide à le virer. Atroce! Je ne peux même plus regarder! Je tremble, je sanglote, je vois tout en blanc. Je m'allonge. Les secours sont appelés et j'attends, j'attends...
[...]
Soucieuse de tout répertorier, de tout garder, Ariane nous informe de ce qu'elle faisait écrire à un de ses
baby-sitters quand elle ne savait pas encore écrire :
Voici ce que je faisais écrire à un baby-sitter :
Ma jolie petite maman,
Ce diner [...]
Toi, jolie petite, je t’aime tellement que quand je me sépare de
toi, des fois je pleure dans mon lit la nuit. Tu verras quand tu seras morte, je te mettrai plein de petits cadeaux. J’embrasserai ton beau squelette que je n’ai pas vu encore et que je vais voir
dans si longtemps. Maintenant, je t’embrasse bien fort, toi qui es si gentille et m’a fait plein de belles choses que j’aime. Cet appartement est si beau. Il y a des lampes qui sont magnifiques
et que j’adore. Tu es la plus belle de tout le pays. Je voudrais que tu restes avec moi tous les jours.
Depuis plusieurs jours (et même deux semaines au moins), il m'est impossible d'accéder à l'Administration de mon Ariane Grimm. Et ouf ! cela marche à nouveau!
Afin de ne pas laisser mourir ce blog qui concerne ce que la petite Ariane a écrit de 7 à 18 ans... Je viens de temps en
temps - et de plus en plus rarement ! - montrer un tout petit bout du travail que je fais en ce moment: Complèter ce qu'Ariane a écrit en dehors de son grand journal ("La flambe"). Par exemple, des petites histoires "à la manière de"....
1975 - 7 ans 1/2
Ariane continue les histoires du chat perché commencé par Marcel Aymé.
Marinette et la table.
Pour l’anniversaire de Delphine, les parents lui ont acheté une table.
Marinette est un peu jalouse. Elle dit : « Et moi, maman ? ». Vous imaginez l’affaire. La maman répondit furieusement : « Ce n’est pas ton anniversaire, grosse noix !! » Delphine a bien deviné ce
qu’il se passait. « Quand même……. dit le père énervé. Mais les parents les trouvaient si mignonnes qu’ils regrettèrent d’avoir été si féroces. Delphine et Marinette ont bien compris. Et depuis ce
jour-là, tout se passe bien. FIN
Attention... au choix! Les "over-bloguistes" qui s'intéressent aux tendance actuelles de La Mode pourront jeter un œil sur
la partie n°1, composée de deux images,
- et les personnes intéressées par ce qu'a fait Ariane Grimm pourront lire la 2ème partie de cet article.
1°/ La mode:(Question subsidiaire : Mince
ou grosse?????)
- A gauche, image d'une silhouette extraite d'un magazine de mode 2012,
- A droite, photo d'Ariane Grimmsur une
plage,en 1984 :
2°/ Pour les personnes qui s'intéressent à ce qu'a fait Ariane, voici le mail que la mère d'Ariane vient de recevoir (19
mai):
(Note: LA FLAMBE, c'est la publication du journal d'Ariane en 1987 - publication épuisée malheureusement mais en
attente d'une nouvelle publication... bien sûr!) :
Bonjour,
Qu'elle ne fut pas ma surprise de trouver un résultat à ma recherche "Ariane GRIMM"!!
Ce prénom n'a jamais quitté ma tête depuis ma lecture de "LA FLAMBE" en 1987. A l'époque, j'étais une lectrice assidue de OK magasine.
Une page entière fut consacrée à des extraits du livre. J'ai immédiatement accroché, et j'ai supplié ma mère de m'acheter le livre.
Je l'ai aimé, dégusté... J'ai eu la sensation de connaitre Ariane à travers ses écrits, ses mots...ses émotions. A l'époque, j'écrivais
moi même bcp, en permanence. Le nom de mes cahiers était des noms de couleurs !!...
J'ai aujourd'hui 40 ans. L'histoire de votre fille m'a marqué tout simplement.Le livre fait partie de ma bibliothèque et en y repensant
il me renvoit à une époque de ma vie. J'ai vraiment eu l'impression, au travers de la lecture, de faire la connaissance d'Ariane. Je me suis bcp retrouvé en elle, comprenant à chaque fois la
compléxité de ses réflexions...existencielles ! Par la suite j'ai souvent pensé à elle.
Le plus touchant fut pour moi de la voir en photo sur votre site. Enfin un visage sur...les mots.
Je voulais juste vous témoigner ma sympathie et vous dire combien la lecture des cahiers d'Ariane m'ont réconforté à l'époque. Les mots
traduisent tellement...n'est-ce pas ?
Merci.. merci de nous avoir livré un peu de votre fille. Elle était pleine de talent et tellement intelligente. Merci...
Gardez toutes les lettres, les petits mots, gardez tout pour pouvoir un jour avoir le plaisir de les relire.
Archiviste hors pair, Ariane a tout conservé et,quand elle m'écrivait, elleme recommandait de bien
garder ses lettres : "N'est-ce pas? Nounoute désordre!"
Toute petite,
Comme tu avais du chagrin quand tu
es montée dans cet autocar ! Bien sûr, toute petite, tu n’avais pas « ton » hôtesse, toute à toi, comme lorsque tu es revenue d’Amérique. Il faut bien sûr partager avec
les autres enfants qui sont bruyants, qui sont mal élevés quelquefois, qui vous bousculent et qui poussent, mais tu étais si belle avec tes immenses yeux tristes que je te
regardais avec plaisir comme si je regardais un merveilleux dessin et je ne pouvais m’empêcher de penser que tu allais faire du ski.
Pendant ce temps, Ariane écrit dans "cet autocar":
Maman,
Ne t’inquiète pas depuis mon départ. Tu es
belle. Je t’aime. Tu sais, je suis dans le car et je pense beaucoup à toi. Dors bien. Voici un dessin que j’ai fait à l’école et Omar mon camarade a dit que c’était
joli.
:
Description : Je suis la mère d'Ariane Grimm (1967-1985), dont vous voyez ici la photo. Ariane est une jeune diariste qui a beaucoup écrit et dessiné dès l’âge de sept ans et demi… et jusqu’à dix-huit ans. Après sa disparition dans un accident de moto, j’ai fait publier les dernières pages de son journal chez Belfond (1987), puis « j’ai lu » (1988), et je publie ici ce qu’elle avait précieusement « archivé » et qu’elle appelait ses «œuvres": des pages de son journal que je présente en liaison avec l'actualité, ses histoires inventées ou... qui se sont réellement passées, ses bandes dessinées, ses conseils donnés dans un "livre de potions"... Vous trouverez aussi toutes les actualités concernant cette petite fille "écrivaine" et dessinatrice.