Ariane a beaucoup souffert de solitude surtout à l'école! Thème qui revient souvent dans ses "cahiers de mémoire"... C'est le nom qu'elle donne à son journal. A 14 ans, elle écrit dans "Pomme" nom du cahier:
"J’ai tellement peur d’être toute seule à l’école et je suis sûre que c’est parce que ça remonte à très très loin et, parce que, depuis toujours, j’ai été seule. C’était une humiliation (être seule à la fin du rang) et tout…Voici mon souci, mais lorsque je cherche à m’endormir, je pense aux enfants qui m’entourent et qui me refusent."
Cahier de mémoire n° 11: "Or" - du 8 janvier 1981 au 26 mai 1981 - (entrée du 8 janvier 1981) treize ans et demi. Ariane est en 4ème. Ce jeudi 8 janvier, elle analyse sa solitude en classe. Bon...
Première histoire d'amour... Bien sûr, Ariane avait envie de la raconter! Pas dans son journal mais dans une HISTOIRE ! Voilà un petit passage de l'histoire
[...] J’étais assise par terre. Il (VINCENT) vint s’asseoir près de moi et mit son bras sur mon épaule (je rougis de plaisir) ; Je tournais la tête vers lui. Il me regardait d’un air heureux. Je m’assis sur ses genoux et il approcha ses lèvres des miennes. Non ! Il n’allait pas faire ça. Puis, pris d’une envie, il m’embrassa dans le cou. Je lui dis : « Vincent, laisse-moi ! » Vincent : - Tu aimes ça ! Limine : - Je dois partir !
Vincent : - Moi depuis longtemps ! Limine : - Pars vite.
Vincent me regarda dans les yeux. Longtemps...
Mon regard se dirigea du côté du bois. Vincent me fit signe de la main d’au- revoir et me fixa un rendez-vous à trois heures demain. J’acceptai.
Je le vis s’éloigner dans la campagne jusqu’au moment où il disparut derrière le bois...
Les 24 images de la BD sont présentées. - 11 ans et demi - N° 3 de la série des "Limine Cowboy", "Le lac Oubaou" est une aventure de Limine au Far Ouest chez les Indiens et dans le désert. Une...
Ariane pressentait que sa vie serait courte. Pour être sûre qu'elle laisserait quelque chose d'elle-même, elle a "pris les devants" en archivant et commentant tout ce qu'elle a produit:
Avant mes cahiers de mémoires, j'ai écrit plein de petites feuilles volantes pour raconter ma vie.
J'ai beaucoup écrit, imaginé depuis que je suis toute petite, en commençant par dessiner:
Dessiner? voici une page extraite d'une de ses bandes dessinées que vous pourrez en cliquant sur le lien ci-dessous:
C'est au redoutable Chapeau Vert, le célèbre trafiquant de drogue que Line, détective comme chacun sait, et son amie Sylvie, sans oublier Bébelle, la chienne labrador, ont affaire ! Chargées d...
Mardi 17 avril 1979 - (...) Avant, jamais je ne volais. Comme tout le monde le faisait, j'ai essayé. D'abord chez Fahner.
C'était dur car il y avait trois bonnes femmes qui gardaient le magasin. J’ai tout de même réussi à prendre un paquet de bubble-gum sans sucre pour Grand-père ou Mamie.
Ensuite, nous allons chez l’épicière. Là, je pique plein de bonbons et de chocolats. C’est drôle, le fait d’écrire tout ça fait battre mon cœur et j’ai peur. […]
Nous allons ensuite dans une papeterie : j’achète des petits autocollants holly-hobby. Je pique des perles vertes. Et là, je tremble énormément, je pique une petite trousse en cuir bleu avec quatre crayons feutres with a bloc. Je cours me planquer. J’ai peur, très peur. Delphine aussi elle a piqué. […]
Delphine et moi allons chez l’épicière et essayons de voler encore. Je suis tellement décontractée quand je vole, je me sers comme n’importe quoi, rêvassant un peu. Arrivant à la caisse pour quand même payer quelque chose… quelque chose me réveille. Là, mon rêve s’arrête, mon cœur bat, ma sueur coule, je tremble. « Passe-moi ton sac ! » Je croyais mourir de peur. Heureusement, je garde mon calme. « Et ça ? », elle sort de mon sac une tablette de chocolat. Elle se met à hurler, me menaçant d’une claque. Sa collègue arrive. Les autres colons prennent ma défense, affirmant que la tablette a été achetée à Meiringen. Je paie la tablette plus deux autres que je comptais payer. Mon cœur bat. J’ai honte.
Plus jamais je ne volerai. Je tremble en pensant que j’avais volé en fait deux autres tablettes. Presque en pleurant, voulant me cacher, tremblante, je rentre.
Emballage d'une tablette de chocolat, certifié délicieuse et peut-être volée
"Voici les fois où maman s'est mise en colère après moi."
Eh oui! Ariane a tenu une comptabilité précise de mes méfaits!
Elle m'écrit aussi:
[...] En m'enlevant monchocolat que j'ai payé, tu crois me faire du bien mais pas du tout, car je pense du mal de toi.Tu es désordre et nerveuse. J'aimerais partir et ne pas rester avec toi. Je commence à m'apercevoir de quelque chose:Je t'aime de moins en moins.Annick-Ariane
Dès sa plus tendre enfance, Ariane Grimm a échangé avec sa mère une très longue correspondance : petits mots laissés sur la table du petit-déjeuner avant de partir pour l'école ou le travai...
Dans un journal intime sur papier (cahier ou page dessin), on dit ce qu'on pense! Pas besoin de se censurer! Ariane ne s'en est pas privée:
Mercredi 6 juin[1979 - 12 ans]
Aujourd'hui, je me fais deux nattes. L'après-midi, au lieu d'aller à la bibliothèque, je commence un nouveau roman policier.Maman part travailler alors j'ai la paix .
ÉCRIRE SON JOURNAL AVEC DES IMAGES Cahier de mémoire n° 10: "Fraise" - du 4 novembre 1980 au 6 janvier 1981 - (entrée du 4 novembre 1980) treize ans et demi. "Ce que j'aime ou pas - point de vu...
Ariane semble avoir toujours su que sa vie serait brève... Dans son journal : "Je ne pourrais pas travailler. Ma vie est courte".... "J'ai peur, très peur. Qu'est-ce qui va se passer?"... Et dans un étrange poème: "Le compas qui tourne...
(4 pages A4 / papier pelure) - Huit ans et demi - un, deux, trois, le compas qui tourne. un, deux, trois, un, deux, trois, un, deux, quatre, un, deux, cinq, un, deux, cinq, un, deux trois, le compas
Si Dire du mal de soi est une coquetterie à éviter... Dire du bien de soi n'est pas vraiment apprécié dans le fameux "Traité du savoir vivre" dont parlait une certaine baronne Staffe, au 19ème siècle).
Ariane Grimm, elle, ne s'est jamais censurée et n'a évité aucune coquetterie:
15 ans: Je m’aime trop
Me voici à Paris. Peinard. Que je suis contente. Je me suis vue en photo plusieurs fois. Que je suis contente de mon physique. Je suis complètement atteinte de narcissisme. Finalement je m’émerveille moi-même tellement que je n’ai plus envie d’un mec. Il faudrait une beauté. Je me préfère à Sophie Marceau. J’ai du fric à mort, plus de 2000 francs! Jamais j’en ai eu autant. Et je mets à fond du funky sur ma chaîne chérie. Je m’aime trop. Je suis un peu trop heureuse. J’ai peur. J’ai très peur.Qu’est-ce qui va se passer? C’est tellement formidable. Allez, tu écrases tout le monde, Ariane. Je suis tellement belle. Et j’écris sur ce beau Pop!Je te quitte, petit Pop.
Cahier de mémoires n°16, « Pop-Corn », 4 septembre 1982
Une petite anthologie des écrits d'Ariane - de 7 ans et demi à 18 ans - est présentée dans une nouvelle rubrique intitulée "Fonds APA" de la revue La Faute à Rousseau de l'APA Table des mati...
Colonie de vacances en Suisse à Wasserwendi. Page de gauche, dactylographie ultérieure: Ariane et son amie Delphine commettent une série de vols dans différents magasins. Page de droite ...
La BnF encore! Exposition Les MANUSCRITS DE L'EXTRÊME
Voici une nouvelle manifestation de la détresse d'Ariane... et la dernière puisque l'Exposition de la BnF fermera demain soir:
La tentation du suicide... à 15 ans
Cahier de mémoiresn°14, «Banana», 24 avril 1982
S'il vous plaît, aidez-moi. Appelez la police, appelez Line. Je voudrais disparaître. Je sens comme si mon cœur était brisé. Je suis morte de honte. Pourquoi tout ça? Non, je ne dois pas pleurer. Grimm peut arriver. Je vais mourir. Je sens que je dégueule. J'ai froid, j'ai froid.Je transpire.J'ai mal à la tête. J'ai un bidule dans la gorge. Je sens mon cœur en morceaux. Aidez-moi.
Je vais aller me suicider. Je vais monter au 6eme et je vais sauter... Et putain de merde! Je devais téléphoner à Thérésa !
Mon rêve... ou plutôt mes rêves Ce que j'aimerais être Ce que je voudrais être Ce qui n'a peut être jamais existé, ce qui n'existe peut être pas, ce qui n'existera peut être jamais... J'ai...
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Description : Je suis la mère d'Ariane Grimm (1967-1985), dont vous voyez ici la photo. Ariane est une jeune diariste qui a beaucoup écrit et dessiné dès l’âge de sept ans et demi… et jusqu’à dix-huit ans. Après sa disparition dans un accident de moto, j’ai fait publier les dernières pages de son journal chez Belfond (1987), puis « j’ai lu » (1988), et je publie ici ce qu’elle avait précieusement « archivé » et qu’elle appelait ses «œuvres": des pages de son journal que je présente en liaison avec l'actualité, ses histoires inventées ou... qui se sont réellement passées, ses bandes dessinées, ses conseils donnés dans un "livre de potions"... Vous trouverez aussi toutes les actualités concernant cette petite fille "écrivaine" et dessinatrice.