11 mars 2018
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Malgré ses insolences, Ariane avait le souci, surtout à 16 ans, de ne pas faire de la peine à sa chère maman!
Aussi, pour lui dire "LACHE-MOI LES CANES" en restant correcte, elle écrivait:
"Chère maman,
[...] Je sais que tu te demandes après tout pourquoi je suis comme ça avec toi. Je te l'ai déjà expliqué et j'aimerais rajouter que je te suis très reconnaissante pour tout ce que tu as fait pour moi.
Maintenant, je préfère être avec papa, mais je n'oublie pas tous tes sacrifices. [...] Ce que j'aimerais, c'est que tu sois heureuse, que tu vives pour toi. Tu as fait un joli travail mais tu dois aussi t'amuser. Oublie-moi, occupe-toi de toi au besoin à mon détriment. Il est important que tu sois heureuse. Sinon, je n'aurai pas la conscience tranquille.
La conscience tranquille!!!... A quoi la chère maman (c'est-à-dire: moi-même) répondait:
"Il n'y a de sacrifice d'aucune sorte quand on élève un enfant, même si c'est difficile. Tout simplement parce qu'élever un enfant, c'est la vie, voilà tout.
[...] Par contre, on n'est pas malheureux quand on en a l'occasion, de rendre son établier, c'est-à-dire de confier le cher petit à une bonne âme, histoire de se soulager un peu.
(Chut! Rendre mon tablier, je l'ai fait dès que j'en avais l'occasion!)
Mais il ne m'est pas possible de t'oublier comme tu me le demandes. On ne peut pas se mobiliser à la moindre alerte comme je le fais - peut-être par instinct, et en même temps, t'oublier.
Te souviens-tu, dans le film "L'africain", Philippe Noiret s'écriait dans la brousse "Attention ! ! ! Il y a des mères-éléphants ! ". Oui, elles sont là, courageuses, dangereuses, prêtes au sacrifice suprême (c'est-à-dire à la mort) pour leurs petits."
C'est sur le site d'Ariane que je viens d'ajouter ces deux lettres. Pour les curieux, voici le lien:
D'ailleurs, toi-même tu ne t'y trompes pas puisque tu t'adresses (j'en suis ravie) à moi quand tu as un grave pépin. Les autres (les copains, Isabelle, papa) peuvent t'aider pour les petites choses
Ariane et sa mère se sont écrit tous les jours depuis l'âge de 5 ans pour Ariane et jusqu'au soir de son accident.